Le 22 juin 1941, la Wehrmacht envahit l'Union soviétique. En six mois, 3 millions de personnes décèdent. La ville de Stalingrad est en ruine.
Un jour, la guerre tombe.
Alors que tout le monde se demande pourquoi, elle se fraye un chemin d’évidence que nul ne soupçonne. Que vous l’aimiez ou la haïssiez. La guerre s’installe, la guerre s’instaure. C’est le climat de guerre. Une fatalité.
Ce jour là, la guerre déploie ses tentacules et injecte les venins de la haine mutuelle au point de se rendre indispensable. Les tensions montent tellement que la guerre semble une délivrance. Le jour d’après, elle est en vous, elle est partout. Comme une tension dans le cou, comme une névrose insoignable. La haine. La haine à son comble est la chaise longue de la guerre. Elle s'y prélasse sous le soleil des campagnes pittoresques de votre enfance, dans les plus colorés paysages de votre vie ; elle peint tout, monochrome, dans des nuances de gris, les ténèbres. Mais c’est après.
Avant cela, elle fut de mille couleurs, de la boue, des entrailles des bâtiments que vous ne verrez jamais, et de mille feus, partout le feu. Dans les visages, le feu, dans les âmes, le feu, dans les bras armés. Le monde est en feu, tout le monde crie feu, tout le monde fait feu. C’est l’empire du mal. Les salves sifflent des balles, l’artillerie vrombit, les projectiles tombent les hommes… les enfants, les femmes, les vieux, les chiens, les chats, les édifices de la civilisation. Reste un amas de décombres et de fosses et de ruines. La couleur n’existe plus. La vie non plus. Une fatalité.
Puis, la vie ne reprend pas son cours. La guerre continue et la surenchère commence. Celle de la force de frappe, celle de l’effort de guerre. La propagande bat son plein, et les usines battent le fer. Le patriotisme atteint son paroxysme. La mère-patrie envoie tout à la mort et consacre l’art de la guerre.
Enfin, la guerre s'épuise. Et les réserves et l’économie, et le courage et les effectifs, elle en vient à bout de la haine. La haine est consumée, calcinée dans le feu de l’action. Une fatalité nécessaire.
Ensuite, la douleur, le remords, la culpabilité, la connaissance. C'est le deuil. C’est la trêve. La conscience revient, la faim crie haro, et le bon sens interroge. Était-ce bien nécessaire ?
Était-ce bien nécessaire et pourtant ? Pourtant comment faire autrement ? Quand tout menait vers elle. Rien d’autre n’était possible. Tout avait été tenté pour l’éviter. D’un geste de mépris elle avait tout balayé les espoirs, les dialogues, les esprits, la raison. Elle était là au bon moment. Désirable, parée de ses milles canons et de se menaces, de ses insultes et de ses intérêts, et le point de non-retour.
La guerre a bâti toutes les civilisations. Elle fut à l’origine de bien des rencontres entre les peuples. C’est ainsi que se rencontrent les civilisations les plus éloignées. Le commerce n’est qu’un petit détour à cet effet. La guerre, elle, est une rencontre massive, intime, brutale, durable. Inévitable.
Aujourd’hui, il existe un autre moyen de rencontre massive, intime, durable, mais pacifique. Ce sont la culture et la science diffusées par les médias. Évidemment, si les médias sont utilisés prudemment et à bon escient.
Bonjour,
RépondreSupprimerJe passe vous découvrir, je reviens plus tard vous lire. Merci de votre passage.
La guerre: Un moyen bien pathétique pour ne pas s'ennuyer!!!
RépondreSupprimerMerci d'etre passé voir mon blog, le votre est assez original j'ai adoré surtout ce post...bon courage et j'éspere qu'on restera en contact pour d'éventuel coopérations dans le futur...
RépondreSupprimerBon blog
L'ennui est pathétique, la guerre nécessaire! Voilà tout le pathétique de la fatalité renfermé. Oui, cher Nabab, la vie est finalement bien pathétique.
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Merci pour vos encouragements mehdikan.